Sarayaku contre pétrole Patrick Bard
Même si certaines compagnies pétrolières comme Texaco ont été expulsées du pays, depuis l’avènement du président Correa, représentant du mouvement social et de la gauche bolivarienne, l’exploitation des terres pétrolifères en Amazonie équatorienne se poursuit et même s’intensifie sans que changent les méthodes de production.
Le peuple Kichwa de Sarayaku s’oppose aujourd’hui encore à l’exploitation du pétrole et à son cortège de maux, notamment en célébrant une fête qui est l’expression de cette résistance : la Fête de la lance. Ils veulent offrir au monde un gage de paix universel. C'est un projet de circonscription de leur territoire matérialisé par la plantation d’arbres destinés à produire des fleurs dans la canopée d’ici à 30 ans, sur tout le pourtour des terres ancestrales, le rendant ainsi visible depuis le ciel. Les Indiens ont baptisé ce projet poétique : « Le grand chemin de fleurs », ou « La frontière de vie ».
Quiconque traverse l’Amazonie équatorienne longe inévitablement les oléoducs qui mènent à des sites d’exploitations baptisés du nom des tribus autochtones qui peuplèrent les lieux. « Campo Secoya », « Campo Shushuqui »... Des sites contaminés, caviardés de noires piscines. Un jour hélas prochain, les terres ancestrales du peuple Kichwa de Sarayaku.