Sur les pas de nos pairs Florence Levillain
Saint-Brieuc. Florence Levillain a un mois pour réaliser un portrait de la ville et de ses habitants. Pour préparer sa série, elle se rend au Musée d'Art et d'Histoire de la ville et découvre le fond photographique de Lucien Bailly (1881-1975), portraitiste de studio. Aristocrates, membres du clergé, militaires, médecins, avocats, ouvriers, toute la société briochine du début du XXème siècle est archivée dans les cartons du musée, figée sur des petits tirages en noir et blanc, réalisés à la gomme bichromatée ou en argentique. Le lien de filiation entre sa photographie et cette collection est immédiat.
Elle se met à "caster" des typologies chères à l'œuvre de Lucien Bailly, dans toute l'agglomération. Son but est de faire traverser les époques à mes modèles. Elle invite la couleur, opte pour des poses éclairées en situation, affirme l'ellipse du temps grâce à trois procédés photographiques qui font dialoguer les époques. Au centre de ses tirages, l'image est numérique et précise. Elle fait place à l'argentique grainé et velouté, une troisième surface dévoile des fonds griffés et fragiles, empruntés aux tirages de Lucien Bailly.