Prélude Laurent Monlaü
Je me souviens, il y a 25 ans, traversant la plaine du Crau, d’être obligé de m’arrêter pour nettoyer l’épaisse couche d’explosion d’insectes maculant mon pare-brise. Cela n’arrive plus, ils disparaissent peu à peu.
Aujourd’hui, j’habite une très vieille demeure au milieu de la forêt, elle n’est pas habitée par des fantômes, les araignées y règnent en maître, quelques couleuvres hibernent au Cœur des pierres.Dehors frelons, abeilles, guêpes et scarabées se partagent le territoire. Je suis leur hôte, ils sont mes modèles.
Cette série est la suite de mon projet sur les grands arbres des forêts primaires dans le monde. Des grands espaces à l’infiniment petit, grâce aux insectes, je reviens au portrait, je leur parle dès que je les emprisonne, pour les rassurer et avant de les délivrer. Entre temps, c’est la rencontre, les yeux dans les yeux.
L’an dernier, chez moi dans le Tarn, les buis sont morts, dévorés par la chenille du papillon, la pyrale, voyageuse venu d’Asie ou d’ailleurs car, j’en suis persuadé, les insectes sont des extraterrestres.
Laurent Monlaü