Xavier Lambours fait partie des photographes « inventeurs », son travail qui échappe aux codes du photo réalisme français le fait vite remarquer et lui permet d'être invité en 1993 à une résidence à la villa Kujoyama a Kyoto.
Le temps et les conditions pour réaliser une oeuvre étaillée, mais pour parler de quoi ?
Et surtout comment échapper au piège de l'exotisme face à l'exception culturelle Japonaise ?
Avec Gaijin story, Xavier Lambours, très inspiré, est peut-être un des premiers à avoir trouver la juste distance entre la fascination et la réalité d'une société toujours difficile à appréhender pour un étranger.
Utilisant son immense talent de portraitiste, il choisit de traiter la question du pouvoir dans la société japonaise à sa manière, c'est-à-dire un mélange toujours subtil de décalage, de frontalité et d'humour.
Ce travail et la fraicheur qu'il a apporté a influencé toute une génération de photographes dont nous sommes un peu les héritiers.
Il était donc normal que YPF - Yakushima Photography Festival - dont le projet même est de placer les photographes dans des conditions de questionnement dans un environnement inhabituel, revienne sur ce travail remarquable, l'année où les rencontres d'Arles fêtent leur 50e anniversaire.
C'est également pour YPF l'occasion de confronter ce travail «historique» à la réalité du Japon de 2019 en présentant les travaux de Masato Ono, et son travail sur la jeunesse dans les époustouflants décors des iles du sud, un travail plus urbain avec Tatsuo Suzuki et une approche de « street Photography » inspirée des maitres du genre comme William Klein.
Notre rendez-vous arlésien est l'occasion aussi de nous retrouver et imaginer ensemble la suite de notre parcours commun.
Exposition présentée du 1er juillet au 22 septembre 2019
Vernissage le jeudi 4 juillet de 17h à 21h
Galerie Monstre
13 rue Tour de Fabre - 13200 Arles