Mémoire d'eau Philippe Schuller
Au fil des saisons ou des heures de la journée, le regard sensible de Philippe Schuller s'est attaché à restituer des lumières et des ambiances variées de l'aqueduc du Gier et à magnifier les vestiges d'un ouvrage spectaculaire en mémoire d'un monde révolu dans le cadre d'une commande pour le LUGDUNUM - Musée & théâtres romains de Lyon.
On sait qu'il y a 2000 ans, Lugdunum était la plus importante des villes de la Gaule romaine. Capitale d'une grande province, siège de nombreuses administrations, métropole portuaire et commerçante en lien étroit avec la Méditerranée, elle devait offrir au voyageur l'image d'une ville fortement romanisée. Il est difficile aujourd'hui d'imaginer ce qu'était alors le paysage urbain, avec sa parure de monuments publics, civils et religieux, car la plupart de ces édifices, excepté les théâtres, nous sont parvenus sous forme de fragments ou réduits à des fondations.
Paradoxalement, c'est hors de Lyon que se trouve le lieu le plus évocateur de ce passé romain : au lieu-dit Le Plat de l'Air, sur le plateau de Chaponost, à quelques kilomètres à l'ouest du centre-ville, les 92 arches de l'aqueduc du Gier rappellent irrésistiblement la campagne aux portes de Rome .Ce magnifique alignement n'est qu'un des nombreux ouvrages de cet aqueduc, l'un des quatre qui alimentaient Lyon, et qui depuis Saint-Chamond, près de Saint-Etienne, conduisait l'eau du Gier jusqu'au sommet de Fourvière, point haut de la ville de Lugdunum.
Entre Loire et Rhône, son parcours de 86 kilomètres est encore jalonné de vestiges : mur, arches, pont, siphons… qui témoignent du savoir-faire éprouvé des ingénieurs et des architectes romains.
De cette série intitulée "Mémoire d'eau", sont issus un livre aux éditons Snoeck et une exposition.