Bains publics Florence Levillain
40 tirages et un texte (uniformiser la présentation avec les autres expositions)
• 30 tirages, formats 50 x 70 cm, contrecollés sur Dibond, encadrés d'une baguette aluminium, sans verre
• 10 tirages, formats 70 x 100 cm contrecollés sur Diblond, encadrés d'une baguette aluminium, sans verre,
• 1 texte de présentation 60 x 80 cm, contrecollé
Dans
• 2 caisses en bois, formats 82 cm x 71 cm x 55 cm, poids 50 kg
• 1 caisse en bois, format 111,5 cm x 76 cm x 48 cm, poids 60 kg
Construits dans les années 1930, en pleine période hygiéniste, les bains douches parisiens connaissent une fréquentation toujours plus forte : plus d'un million de passages chaque année. Ils accueillent essentiellement des précaires : sans domicile, étudiants, retraités, travailleurs pauvres, voyageurs, avec ou sans papier.
Positionnée derrière un miroir sans tain, en accord avec ses modèles d'un jour, Florence Levillain laisse les personnes jouer de leur image face à l'objectif devenu miroir. L'installation prend le contrepied du reportage social : cadrages, éclairages, couleurs et formes affirmées heurtent nos certitudes sur l'iconographie de la pauvreté.
Les gestes et les moments codifiés face au miroir s'enchaînent : rasage, coiffure, habillage, maquillage... La diversité sociale est frappante, la précarité s'incarne parfois dans des visages inattendus. Beaucoup d'hommes, de femmes, mais aussi de couples et de familles profitent des douches publiques, gratuites depuis 2000. Les récits sont vécus ou fantasmés. Richard, jeune danseur, loge dans les sous-sols de La Défense pour s'exercer sans contrainte. Hayley, jeune fille au pair, vit dans une chambre de bonne sans eau. Xu, récemment licenciée du textile, vient d'emménager dans sa voiture. Charlie, crooner professionnel, vit lui dans un foyer. Les histoires de séparations et d'exils sont nombreuses. Tous se croisent sans se rencontrer, privilégiant la pudeur et la discrétion. Les bains sont propices à cette retenue un temps suspendue par la photographie.