Les jours suivants Arno Brignon
"Les jours suivants", journal de confinement d'Arno Brignon
Jour 1. Il m'a fallu 3 jours pour apprendre à couper les informations et l'angoisse qui va avec. Le confinement a quelque chose de rassurant, il n'y a plus à savoir ce qu'il va advenir des jours suivants, puisque désormais le jour d’après succède à celui d'avant, avec le seul défi de renouveler le programme quotidien. Il reste l'angoisse de la maladie, mais celle-ci est tellement moins alarmante que les fils d'infos et les rumeurs des groupes what's app familiaux ou FB. L'angoisse des premiers jours laisse la place à la sérénité d'un huis clos si précieux. J'ai finalement cédé à la panique du supermarché hier et nos frigos sont désormais pleins pour au moins une semaine.
Dernier jour. Le temps a changé ; après une dernière journée très chaude, le ciel se voile et le vent fraîchit, comme pour une fin d'été ; si les feuilles n’étaient pas aussi vertes, on pourrait se croire à la veille de la rentrée des classes. Il faut croire que même la météo veut se mettre au diapason de cette bascule du 11 mai.
Je reprends ma To Do List du départ qui avait fondu dans les premiers jours et bien moins depuis. La procrastination est devenue le mot d'ordre ici et écrire ce journal, la bonne excuse pour ne rien faire d'autre... C'est Caroline qui a lancé l'idée, le premier jour, de faire un carnet familial du confinement ; on avait trouvé dans les placards le cahier idéal de la marque « super Corona » et on s'était fait un portrait au Polaroid avec cette envie de plagier Opalka pour ces deux mois à venir. Finalement, je serai le seul à avoir poursuivi l'exercice au-delà du deuxième jour. Je ne regrette pas ; c'est la première fois que je me force à écrire de façon régulière, la première fois aussi, que j'écris en direct, la première fois aussi, qu'en-dehors des commandes, je travaille en numérique. Presque une révolution pour moi !
Dernier jour. Le temps a changé ; après une dernière journée très chaude, le ciel se voile et le vent fraîchit, comme pour une fin d'été ; si les feuilles n’étaient pas aussi vertes, on pourrait se croire à la veille de la rentrée des classes. Il faut croire que même la météo veut se mettre au diapason de cette bascule du 11 mai.
Je reprends ma To Do List du départ qui avait fondu dans les premiers jours et bien moins depuis. La procrastination est devenue le mot d'ordre ici et écrire ce journal, la bonne excuse pour ne rien faire d'autre... C'est Caroline qui a lancé l'idée, le premier jour, de faire un carnet familial du confinement ; on avait trouvé dans les placards le cahier idéal de la marque « super Corona » et on s'était fait un portrait au Polaroid avec cette envie de plagier Opalka pour ces deux mois à venir. Finalement, je serai le seul à avoir poursuivi l'exercice au-delà du deuxième jour. Je ne regrette pas ; c'est la première fois que je me force à écrire de façon régulière, la première fois aussi, que j'écris en direct, la première fois aussi, qu'en-dehors des commandes, je travaille en numérique. Presque une révolution pour moi !
Série issue du projet collectif "Le nouveau monde, vivre à l'heure du Coronavirus par les photographes de Signatures
Référence archives : 026185
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