Amazone Patrick Bard
Longtemps, les eaux du bassin amazonien ont coulé de l’Atlantique vers le Pacifique. Puis les Andes ont surgi de terre, surélevant l’extrémité occidentale d’un vaste marais situé au pied des nouvelles montagnes.
C’en fut assez pour inverser le sens d’écoulement du réseau hydrique qui baigne 40 % de l’Amérique Latine. La forêt amazonienne est le plus grand réservoir de bio-diversité au monde et l’Amazone, son plus long fleuve.
Il prend sa source dans un glacier, sur les pentes du volcan Mismi, à 5507 mètres d’altitude, près d’Arequipa au Pérou. D’après les dernières investigations, sa longueur totale atteindrait les 6 800 km. D’abord torrent de montagne sous le nom d’Apurimac, le maître des fleuves devient l’Ucayali et ne prend le nom d’Amazone qu’après sa jonction avec le Marañon. Puis à son entrée au Brésil, il devient jusqu’à Manaus, où il retrouve son nom d’Amazone, définitivement, cette fois.
Le périple au long cours de Patrick Bard a été mené sur plusieurs années, en fonction de cohérences géographiques, politiques et sociales qui pouvaient relier différentes histoires entre elles. Un premier voyage, en mai 2000 sur le fleuve Maroni, en Guyane française, a été le déclencheur d’un désir plus ambitieux de parcourir le bassin amazonien selon un agenda précis. En 2006, un second périple fluvial l'a conduit de Belém jusqu’à Manaus, au Brésil, sur l’Amazone et sur une partie de ses affluents principaux, le Rio Tapajos et le Rio Negro. La région vénézuélienne des tepuis, véritables châteaux d’eau, et la région comprise entre Iquitos et les trois frontières, Brésil, Pérou, Colombie, a fait l’objet d’un autre reportage en 2007. Enfin, le Rio Napo, affluent de l’Amazone, ainsi que l’Amazonie équatorienne, ont été le sujet d’un ultime voyage effectué dans l’hiver 2008-2009.