And The Beat Goes On

Dans le cadre d'une résidence de création contemporaine de la région Île-de-France, Sophie Brändström s'est installée en 2021 au cœur du Val Fourré à Mantes-la-Jolie, un quartier devenu une zone sensible. Elle y a croisé des jeunes ancrés dans les cultures urbaines, qui investissent le mouvement Hip-Hop en le revitalisant, au travers d'une pratique à la fois culturelle et sportive, le Break Dance. Au moment où la jeunesse subit plus qu'elle ne peut agir, cette culture la fédère et lui donne espoir. La renaissance de cette pratique urbaine n'est pas sans susciter une effervescence, d'autant que la discipline entrera pour la première fois dans le programme des Jeux Olympiques de Paris 2024.

C'est dans ce cadre que Sophie Brändström a fait la connaissance de Ken Law, figure locale de la culture Hip-Hop et du Break Dance. Cette rencontre a fonctionné comme le point de départ de son projet "And The Beat Goes On," qui a bénéficié de la commande photographique du ministère de la Culture "Radioscopie de la France en 2022."

Pendant six mois, elle a sillonné la France des villes et des villages, y a croisé beaucoup de jeunes et de figures historiques du break. Elle a ressenti que la discipline était à la croisée des chemins entre les danseurs qui ne cherchent que le plaisir des shows, ceux qui souhaiteraient en faire un métier et ceux enfin pour qui les Jeux Olympiques constituent un objectif vital de réalisation personnelle.

Alors même qu'elle pensait raconter la vie quotidienne de jeunes "participants" à une discipline artistique et sportive, elle allait progressivement réaliser qu'ils y consacraient tout leur temps, vivant, dansant, bougeant, pensant, rêvant quotidiennement du "Break," avec presque pour unique famille leur Crew. Cette incarnation de la danse dans leur vie transforme profondément leur vision du monde et le regard que porte sur eux la société.

Demeure que la question de leur avenir reste posée. Si tous partagent cette envie de rêver plus haut, plus fort, et plus longtemps, ne sont-ils pas rattrapés par la réalité d'une institutionnalisation galopante de leur discipline, faite de licences officielles, de contingences fédérales, de compétitions formelles nécessitant des pré-inscriptions, de l'arrivée de sponsors et des contraintes d'image qui les accompagnent ? Leur liberté de vivre intensément et pleinement leur passion ne va-t-elle pas s'émietter au titre de contraintes nouvelles qu'ils n'imaginent même pas ?

 

 
And The Beat Goes On Sophie Bränström
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And The Beat Goes On Sophie Bränström
And The Beat Goes On Sophie Bränström
And The Beat Goes On Sophie Bränström
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